Sainte Paluche, Sapphostura, Bonne Censure, Petites Luxures… Sur Instagram, les comptes d’art erotique se multiplient.

Sainte <a href="https://datingmentor.org/fr/asiandate-review/">https://datingmentor.org/fr/asiandate-review/</a> Paluche, Sapphostura, Bonne Censure, Petites Luxures… Sur Instagram, les comptes d’art erotique se multiplient.

De maniere plus ou moins explicite, ceux-ci dessinent des corps, leurs desirs, leurs plaisirs… et subissent les foudres une plateforme.

Corps emmeles depeints au crayon ou a l’aquarelle, baisers fougueux, voire dessins de masturbation… L’art erotique se deploie depuis certains annees sur Instagram. « L’amour et le sexe sont des domaines qui se rapprochent des besoins vitaux, estime le createur du compte Petites Luxures, qui culmine a plus d’un million d’abonnes sur la plateforme. Ca parle a n’importe qui, a multiples niveaux. »

Des comptes a toutes les styles artistiques tres differents se retrouvent dans leur maniere de presenter une nouvelle representation des sexualites. « En tant que spectateur, je ne trouvais nullement votre que J’ai voulu. Le sexe explicite est cantonne au trash souvent vulgaire, et l’erotisme plus leger virait vite au fleur-bleue », se souvient le createur de Petites Luxures, qui a commence a dessiner ses silhouettes erotiques melees a des jeux de mots en 2014.

Cette emergence des comptes d’art erotique s’est fait en parallele une montee en popularite maints comptes traitant de sujets aux sexualites : OrgasmeEtMoi, MerciBeaucul mais aussi Inside.Women, qui atteignent des centaines de milliers d’abonnes. Depuis 2019, la liberation d’la parole autour d’la sexualite passe aussi par l’image, des stories de astuces de sextoys a toutes les conseils pratiques pour atteindre le point G. Le developpement de l’art erotique dans la plateforme ne pouvait que l’accompagner.

Changer les representations autour de la sexualite, un dessin a la fois

L’art erotique made in Instagram offre souvent une vision du sexe plus joyeuse et moins performative. « Montrer aussi que les gens peuvent se denuder, que ce n’est pas sale, jamais pornographique, pas vulgaire, pas une incitation a quoi que votre soit », commente Bonne Censure (19.000 abonnes), dont nos dessins denudes peuvent etre encadres dans son salon.

Notre compte propose aussi de dessiner les nudes envoyes par des abonnes. « Notre nude est trop souvent associe a une dickpic degueulasse. Nous voulons le democratiser pour affirmer le cote erotique et photographique », revendique l’un de ses createurs. Meme esprit du cote de Petites Luxures : « Moi j’suis la pour apporter une legerete, du sourire, une decomplexion. Pour montrer que celui-ci n’y a rien de tabou ou de grave dans des sujets aussi simples et naturels que l’amour et le sexe. »

J’ai suite logique est vite apparue : montrer des sexualites qui s’inscrivent en dehors des visions lissees en pornographie ou de schemas heteronormes. « En juillet 2019, sur internet, il etait impossible de denicher le moindre concept sex-positive correct a propos d’une sexualite entre dames ou minorites de genres », rappellent ainsi nos creatrices du compte Sapphosutra, qui se definit tel 1 kamasutra saphique, 35.000 abonnes au compteur.

Mes 2 militantes queer et feministes decident aussi de dedier un compte a la sexualite entre femmes et/ou minorites de genres. « Pour les gens qui decouvrent leur orientation sexuelle, c’est difficile de se construire sans aucune representation ni aucun acces a du concept pedagogique, soulignent-elles. Il convient bouger en honte et se reapproprier ces representations. L’intimite des lesbiennes, bi, pan, fera l’objet de nombreux fantasmes, Il semble temps libre que ces fantasmes soient nos notres.»

Censure et shadow-ban : qui a peur de l’art erotique ?

Reste que le nu n’a jamais la cote via Instagram, prompt a censurer les tetons de dames (mais pas ceux des hommes). Quantite de comptes sexo ont ainsi ete victimes de suppression pure et simple, ou de shadow ban, qui invisibilise nos comptes. « On a constamment la menace de la censure ainsi que la suppression de une compte. Quelques de nos posts ou de nos stories seront supprimees, on n’en comprend nullement tellement la logique mais on sait qu’un jour ou l’autre une compte est en mesure de etre supprime », soupirent nos creatrices de Sapphosutra. Recemment, des militantes feministes ont saisi le Defenseur des Droits Afin de demander des comptes a Instagram.

La peur d’une suppression ou du shadow ban reste constante pour nos comptes d’art erotique, ayant des difficultes a comprendre quelques regles a geometrie variable en plateforme. Ainsi, le compte Bonne Censure a ete une premiere fois supprime en juillet 2020. « On a du recommencer de zero pour un teton, ainsi, sans avertissement avant », se rappelle l’un des createurs. Pour la plateforme, la difference entre concept artistique ou pedagogique via la sexualite et images pornographiques pourrait etre fine. Sans compter que les conditions d’utilisation evoluent tres regulierement, obligeant les createurs et creatrices de contenus a s’adapter tres de suite, sous peine d’observer leur boulot disparaitre. L’un des createurs d’excellente Censure grogne contre une certaine forme d’auto-censure a laquelle contraindrait votre carcan. «On est obliges de coller des emojis, des pastilles… C’est le cache-teton burlesque 2.0 ! » ironise-t-il.

Alors pourquoi persister a utiliser Instagram pour diffuser de l’art erotique ?

Le reseau social est l’endroit consacre pour l’integralite des representations du beau et c’est sans doute ici que paraissent leurs spectateurs, plus qu’ailleurs. Reste a faire des contraintes un moteur creatif. « On peut bien exposer, bien dire, tant que l’on reste correct, s’enthousiasme Sainte_Paluche, environ 28.000 abonnes sur Instagram. On peut laisser libre cours a notre imagination. »

Notre plateforme va permettre surtout de federer une communaute soudee de par sa grande interactivite. « On lit et on repond a n’importe qui en messagerie privee : ca ouvre une porte, les mecs sont moins genes de parler », reconnait Bonne Censure. Et ainsi de continuer a liberer la parole et les regards sur le sujet des sexualites. « Voir les retours des gens, leurs temoignages, m’a donne envie de continuer. C’est genial de pouvoir lire les echanges entre des personnes si differentes », se rejouit le createur de Petites Luxures.

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